|
Endormis dans des tranchées
- les officiers de la Force de campagne du Nord-Ouest
se reposent dans une « zareba » à Fish
Creek
1885, James Peters
Cette photographie rend bien l'état d'esprit
de soldats qui se sont habitués à faire
campagne dans le Nord-Ouest. En réalité,
ceux-ci ne sont pas photographiés dans des tranchées,
mais plutôt dans un coin de la « zareba »
du major-général Middleton; ce
terme emprunté au nord-est de l'Afrique désigne
un abri fait de chariots disposés en cercle et
renforcé à l'aide de caisses, de bottes
de foin et de trous de tirailleur.
[Pour en savoir plus]
Le capitaine James Peters, originaire de Saint-Jean
(Nouveau-Brunswick), est un soldat canadien accompli
et un photographe amateur qui est affecté à
la batterie A du Régiment de l'Artillerie canadienne
durant la Rébellion du Nord-Ouest. James Peters,
qui va commander la batterie A, apporte avec lui dans
le Nord-Ouest, en avril 1885, son appareil-photo Marion
de fabrication britannique et 120 négatifs
à plaque sèche.
Grâce à l'invention du négatif
à plaque sèche au début des années
1880, James Peters peut prendre des clichés
de scènes d'action de la rébellion.
Ce nouveau procédé - des cristaux d'halogénure
d'argent en suspension dans de la gélatine
« mûrie » - réduit le temps
d'exposition à un dixième du temps requis
par le vieux procédé au collodion humide,
ce qui permet à James Peters de prendre des
photos durant le combat et de créer ainsi une
documentation sur ce que les historiens militaires
appellent le « champ de bataille vide ».
Avec les progrès des nouvelles technologies
militaires et l'utilisation des balles de fusil à
gros calibre et des obus d'artillerie, les scènes
de troupes d'infanterie massées, associées
aux conflits antérieurs, se raréfient.
Durant la période où il commande la
batterie A et écrit pour le Quebec Morning
Chronicle à titre de chroniqueur militaire,
James Peters prend de nombreuses photos et produit
ainsi 63 images réussies de la Rébellion
du Nord-Ouest.
|