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[page 1] MÉMOIRE
MONTRÉAL, LE 26 NOVEMBRE 19491. ----------*---------- [page] 2 MÉMOIRE présenté par l'Association canadienne des Bibliothécaires de langue française à la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada au sujet de l'établissement à Ottawa d'une Bibliothèque et d'un Centre bibliographique sous l'égide du Gouvernement fédéral. ---------- L'Association canadienne des Bibliothécaires de langue française (A.C.B.F.) compte, en novembre 1949, deux cent quatre-vingt-quinze membres répartis dans les provinces suivantes : Québec, Ontario, Maritimes, Manitoba, Colombie canadienne, Alberta. Les principales bibliothèques publiques et d'enseignement à tous les degrès (universités, séminaires, scolasticats, collèges classiques, écoles primaires), les bibliothèques paroissiales en font partie. L'A.C.B.F. se développant constamment représente donc l'opinion des bibliothécaires de langue française au Canada. L'A.C.B.F., lors de son récent congrès annuel, a pris connaissance avec le plus vif intérêt du projet de créer à Ottawa une Bibliothèque et un Centre bibliographique. Pour que l'une et l'autre rendent au peuple canadien les plus efficaces services, aux conditions les moins onéreuses, L'A.C.B.F. estime devoir faire les recommandations suivantes : A - CONSIDÉRATIONS JURIDIQUES 1) En harmonie avec la nature de la constitution canadienne, la bibliothèque devrait s'appeler Bibliothèque fédérale. 2) Une telle institution aura forcément des relations avec des maisons d'enseignement à tous les degrès, avec les divers organismes administratifs de tout le pays, en même temps qu'avec le public. Pour qu'elle soit en mesure de répondre à des besoins aussi divers, la régie de la Bibliothèque fédérale devrait être confiée à une commission (sénat ou conseil) dont les gouvernements provinciaux appointeraient les membres en nombre proportionnel à la population de chaque province. Cette commission aurait pour fonction de déterminer l'orientation et le développement de la bibliothèque et de ses collections. Quant au personnel même de la Bibliothèque fédérale, il pourrait relever de l'Honorable Secrétaire d'État et les nominations suivraient la procédure ordinaire du Service Civil, pourvu que l'élément canadien de langue française ait une représentation adéquate dans ce personnel. 3) L'A.C.B.F. estime que la législation en matière de bibliothèques ressortit exclusivement aux provinces. [page] 3 B - CONSIDÉRATIONS TECHNIQUES I - Catalogue collectif et bibliographies a) Le catalogue collectif devrait comprendre les fonds de bibliothèques d'institutions (séminaires, collèges, etc.) rarement accessibles au public et qui contiennent souvent de précieux documents. b) Les gouvernements provinciaux devraient pouvoir acquérir un ou plusieurs duplicata du catalogue collectif fédéral. En tous cas, il faudrait qu'il en soit fait d'office un dépôt dans une institution au choix du Gouvernement fédéral dans les grandes villes. L'institution dépositaire devra permettre à tous l'usage de ce catalogue collectif. c) Le classement méthodique des ouvrages devrait être entrepris au plus tôt, afin de constituer rapidement un catalogue par sujet. Cette tâche pourrait être morcelée et assumée en partie par les bibliothèques dépositaires du catalogue collectif. d) La Bibliothèque fédérale devrait favoriser -- au besoin par des octrois -- la publication de bibliographies spéciales, reconnues sérieuses et utiles par un organisme qualifié. Elle devrait coopérer avec les services bibliographiques de l'UNESCO et des grandes bibliothèques étrangères. II - Accessions La Bibliothèque fédérale devrait recevoir: a) tous les documents, rapports, etc� publiés par les corps publics, les grandes sociétés (Chambres de commerce, syndicats, compagnies de transport, etc�) et par les administrations fédérales, provinciales, municipales ; b) tous les périodiques publiés au Canada ; c) un exemplaire de tout volume, brochure, carte géographique, graphique, publiés au Canada. Une loi fédérale devrait exiger des imprimeurs ou des éditeurs de ces publications l'envoi gratuit à la Bibliothèque fédérale d'un exemplaire de tout imprimé non publicitaire, que celui-ci fasse ou non l'objet d'une inscription en réserve de droits de propriété ; d) les principaux périodiques politiques, scientifiques ou littéraires publiés dans les grands pays, surtout ceux avec lesquels les relations individuelles sont difficiles (U.R.S.S. et ses satellites). La liste [page] 4 des périodiques reçus devrait être publiée. En ce qui concerne la partie scientifique, la Bibliothèque fédérale devrait agir en liaison étroite avec le Conseil national des Recherches. Comme l'entreposage de tous ces imprimés entraînerait une grande immobilisation d'espace et des manipulations difficiles, on recommande de faire dès le début la reproduction sur microfilm des documents qui en valent la peine. III - Services extérieurs a) La Bibliothèque fédérale devrait ne prêter ses documents qu'aux autres bibliothèques, mais en permettre à tous la consultation sur place. b) La Bibliothèque fédérale devrait avoir un service de microfilm ou de reproduction photographique susceptible de fournir au prix coûtant les textes demandés par les chercheurs. c) La Bibliothèque fédérale devrait servir de médium d'échange international de documents gouvernementaux et en faire une répartition adéquate entre les institutions canadiennes, en tenant compte du caractère et de la localisation géographique de ces institutions, du public qu'elles servent, de la nature des publications. Par l'entremise de la Bibliothèque fédérale pourrait aussi se faire à l'étranger la diffusion de publications canadiennes qui échappent au commerce normal de librairie, (rapports de sociétés savantes, communications aux congrès scientifiques, tirés à part, etc� à l'exception de tout imprimé publicitaire). La Bibliothèque fédérale serait en somme la chambre de compensation des échanges culturels qui se font sous l'égide du Ministère des Affaires étrangères. d) La Bibliothèque fédérale devrait publier, à intervalles réguliers, des listes de ses acquisitions ainsi qu'une refonte annuelle avec index alphabétique et méthodique. Les renseignements bibliographiques et les titres en langue étrangère devront être indiqués en français et en anglais. Rédigé le 17 novembre 1949, en séance du Conseil, conformément au mandat donné par l'assemblée annuelle de l'Association canadienne des Bibliothécaires de langue française tenue le 5 novembre 1949, à son Siège social, l'Université de Montréal, 2,900 boulevard du Mont-Royal, Montréal. *Association canadienne des bibliothécaires de langue française. Mémoire à la Commission d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada. Montréal : L'Association, November 1949. 4 p. Avec la permission du Bureau du Conseil Privé. |