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[page de titre] COMMISSION ROYALE D'ENQUÊTE SUR LES ARTS ET LES SCIENCES
[- 1 -] COMMISSION ROYALE D'ENQUÊTE SUR LES ARTS ET LES SCIENCES
1. Dans l'arrêté ministériel nommant la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada, on peut lire: « Il importe que les Canadiens connaissent, le plus possible, leur propre pays . . . . Il est dans l'intérêt national d'encourager les institutions qui expriment le sentiment de la collectivité, favorisent la bonne entente, et apportent de la variété et de l'abondance à la vie canadienne, tant dans les régions rurales que dans les centres urbains ». Et plus loin, on recommande que les commissaires fassent enquête sur les sujets suivants: « . . . b) les organismes et les domaines d'activité du gouvernement canadien . . .; les méthodes visant à faciliter la recherche . . . » 2. Parmi les organismes qui entrent dans les catégories précedentes se trouvent les Jardin botaniques, car ce sont des institutions propres à faire connaître nos ressources naturelles et à poursuivre des recherches dans ce domaine. Le problème d'un Jardin botanique national est donc l'un de ceux qui, à mon avis, peut être l'objet d'attention de la part de la Commission. 3. Lorsqu'on a proposé récemment la création à Ottawa d'un jardin botanique national qui pourrait avoir pour point de départ la ferme expérimentale, qui est en sorte un début de jardin botanique, comme directeur du Jardin botanique de Montréal, j'ai applaudi de tout coeur au projet. Je suis bien d'avis en effet qu'une institution comme la nôtre gagne à collaborer avec d'autres institutions similaires au pays. 4. Si le Gouvernement fédéral se propose d'établir un jardin botanique central, il faudra forcément, pour qu'il soit digne du pays, qu'il ait au moins l'ampleur du Jardin botanique de Montréal. 5. À cause de la diversité des climats au Canada, un jardin botanique central peut difficilement être de caractère national; forcément un jardin construit à Ottawa, non seulement servira surtout la région d'Ottawa, mais ne pourra que présenter les caractéristiques de son climat particulier. 6. Au lieu de concentrer tout son effort sur un unique jardin central, il serait préférable, à mon avis, de songer plutôt à une espèce de réseau national, en collaboration avec les jardins déjà existants ou à naître au pays. 7. D'après le project précédent, je suis d'avis que le Gouvernement Fédéral devrait constituer à Ottawa un jardin qui, sans être d'une ampleur démesurée, répondrait au moins aux besoins locaux. Quant aux autres jardins existants au pays, avec la collaboration du Fédéral, ils pourraient faire partie d'un réseau national après entente avec ceux de qui ils relèvent. Il y a actuellement des jardins botaniques à [- 2 -] Montréal, à Hamilton et à Vancouver. Il y en a un également de projeté à Toronto. Évidemment, il pourra s'en créer quelque part dans les province maritimes et dans les Prairies. À cause des conditions géographiques locales, ces jardins seront forcément différents. Il serait donc possible, avec cette organisation, d'avoir à travers le pays une variété que nous ne pourrions pas présenter dans un unique jardin central. 8. Le budget du Jardin botanique de Montréal atteint actuellement une somme d'environ $260,000, sans compter les frais de chauffage et les frais d'entretien des édifices qui relèvent d'un autre budget. Pour établir un unique jardin central à Ottawa, il faudra au moins un budget équivalent. En se contentant peut-être de transformer en jardin botanique pour les besoins locaux, une partie de la Ferme Expérimentale ou un autre terrain dans la région d'Ottawa, les dépenses capitales et les frais d'administration seraient moindres. D'autre part même s'il fallait se contenter à Ottawa d'un jardin plus modeste que certains jardins municipaux dans les grands centres, l'organisation fédérale ne prendrait pas l'allure d'un parent pauvre car pour les fins officielles, le Jardin botanique du Canada, ce sera à la fois le Jardin central et tout le réseau affilié à travers le pays. 9. Je ne demande aucunement dans ce projet de réduire en quelque sorte le Jardin projet à Ottawa. Je suis le premier à désirer qu'il soit grand. Ce serait d'ailleurs pour notre entreprise le meilleur stimulant, mais si les circonstances devaient, pour une raison ou une autre, empêcher de donner au projet toute l'ampleur désirée, la solution que je propose pourrait permettre de régler élégamment des aspects financiers. Jacques Rousseau, *Rousseau, Jacques, 1905-1970. Le projet d'un jardin botanique national : [mémoire à la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada]. Montréal : [s.n.], 1949. [2] feuilles. Avec la permission du Bureau du Conseil Privé. |