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CHAPITRE XX*AUTRES INSTITUTIONS FÉDÉRALESLA GALERIE NATIONALE[367]DANS le mémoire qu'elle nous a présenté, la Galerie nationale déclare que l'une de ses plus importantes fonctions consiste à « favoriser les intérêts de l'art en général au Canada ». Elle y ajoute: « Une galerie qui se borne à l'acquisition ou à l'exposition est relativement inopérante... à cette activité, elle doit adjoindre un programme assez vaste d'éducation et de démonstration » (1). 2. Nous partageons entièrement ce point de vue. Dans la première partie du Rapport, nous avons exposé en grande partie les renseignements que nous avons recueillis sur les diverses initiatives de la Galerie: envoi d'expositions de tableaux canadiens à l'étranger, organisation au Canada d'expositions venant de l'étranger et d'expositions de ses propres collections qu'elle fait circuler dans les musées régionaux et locaux. Nous avons mentionné également d'autres services éducatifs de la Galerie: conférences radiophoniques, films, reproductions, publications. 3. Ainsi que nous l'avons indiqué, nous avons reçu des témoignages d'appréciation à l'adresse de luvre poursuivie par la Galerie, soit directement sous forme de louanges chaleureuses, soit indirectement dans des requêtes tendant à obtenir des services d'une vaste portée et d'une plus grande variété: expositions, conférences, radiophoniques ou autres, films et bandes de projections, reproductions et publications. On a proposé aussi que ses services d'information et de prêt soient développés. 4. Nous nous rendons compte de l'obligation pour la Galerie de créer de nouveaux services et de donner une plus grande expansion à ceux qu'elle fournit déjà. Notre sympathie est acquise aux amateurs qui ont été déçus ou contrariés quand les expositions et d'autres initiatives ne répondaient pas à leur attente. Nous avons examiné ces questions d'assez près dans la première partie. Qu'il nous suffise ici de rappeler les difficultés qui doivent forcément se produire quand des personnes qui ne se connaissent pas s'efforcent de collaborer, à distance, à une tâche compliquée. 5. La Galerie nationale, de fait, a accompli un travail considérable et nécessaire pour lequel elle ne dispose ni du personnel ni des fonds ni des moyens d'action suffisants. À notre sens, les fonctionnaires de la Galerie et les représentants des groupements s'occupant de questions artistiques, dans toutes les parties du pays, ont droit à des éloges chaleureux pour les réalisations qu'ils ont pu mettre sur pied malgré les difficultés et, dans certains cas, de petits empêchements mesquins. Nous en sommes persuadés, il importe d'assurer à la Galerie les moyens d'accroître et d'améliorer ses services d'exposition et déducation. Nous sommes convaincus, par ailleurs, de la nécessité de donner une formation appropriée aux personnes chargées de la garde et de l'exposition de tableaux dans les petites localités. Nous évitons l'expression « conservateurs qualifiés » qui implique une formation ne correspondant pas forcément aux exigences des petites galeries dont le fonctionnement est assuré par un personnel employé d'une façon discontinue ou bénévole. À l'heure actuelle, il faut un plan souple qui s'adapte aux besoins divers des galeries canadiennes. En conséquence nous recommandons :
6. Nous avons traité d'abord des services d'éducation populaire de la Galerie nationale parce que, comme nous avons pu le constater, c'est surtout grâce à ceux-ci qu'elle s'est fait connaître à la population du Canada. Mais ils sont fonction de l'existence d'une collection de tableaux satisfaisante et entretenue comme il convient. L'entretien et l'accroissement d'une telle collection sont d'ailleurs une source de fierté pour tout pays civilisé. Le programme d'acquisition de la Galerie se fonde sur deux principes: posséder la collection de tableaux canadiens la plus considérable et la plus représentative du monde; enrichir, quand les circonstances le permettent, les collections de vieux maîtres. Nous avons mentionné, à la première partie, l'insuffisance des fonds affectés aux achats; aussi apprenons-nous avec satisfaction que, cette année, le crédit en cause a fait l'objet d'une augmentation notable. 7. La Galerie doit conserver et restaurer ses tableaux. À cette fin, elle maintient un laboratoire qui dessert également toutes les galeries publiques du Canada. L'intérêt général exige que ce service s'étende aux tableaux importants que possèdent des particuliers. À l'heure actuelle, le personnel et l'outillage sont restreints au point de rendre cette réforme impossible. En conséquence nous recommandons :
8. On ne saurait étudier ni la question des services d'éducation populaire ni celle de l'entretien des collections de la Galerie nationale, indépendamment du problème que pose le local lui-même. À l'heure actuelle, la Galerie peut à peine exposer le tiers de ses collections à la fois, elle doit laisser le reste en entrepôt, notamment la collection tout entière de tableaux canadiens commémorant les deux Grandes Guerres. Nous avons, ailleurs, présenté une recommandation au sujet de cette dernière collection, mais, comme on ne donnera peut-être pas suite à ce vu avant quelque temps, la Galerie reste chargée de la garde et, autant que possible, de l'exposition de ces toiles. Les locaux affectés au personnel sont insuffisants, même dans l'état des services de la Galerie; il est malaisé d'envisager dans son ensemble la large expansion des services que nous voudrions voir se produire, à moins que l'on ne mette à la disposition de cette institution un bâtiment de dimensions plus importantes et qu'on ne lui donne plus de moyens d'action. Si nous ne nous abusons, on prévoit un nouvel édifice et l'on a réservé une somme à l'intention des projets architecturaux préliminaires. Nous estimons de la plus haute importance qu'un bâtiment satisfaisant soit construit le plus tôt possible. En conséquence nous recommandons :
9. En 1907, le gouvernement créait un Conseil consultatif des arts chargé, quand il en serait prié, de conseiller et aider le ministre des Travaux publics, dans les achats destinés à la Galerie et aussi dans toutes les autres dépenses de l'État affectées à des uvres d'art à Ottawa et ailleurs. Pendant environ vingt ans, ce Conseil, chargé également de l'administration de la Galerie, était à l'occasion invité à donner son avis au sujet duvres d'art que l'État devait commander. Cette coutume a pris fin. Nous estimons utile que le gouvernement demande l'avis de personnes compétentes sur des sujets importants comme l'édification de monuments publics et de statues dans les diverses régions du pays, ainsi qu'à propos des uvres d'art, telles que les sculptures ou les peintures murales, qu'il peut ou devrait commander pour la décoration des édifices publics. Sauf erreur, depuis l'adoption en 1913 de la loi constituant la Galerie nationale en corporation, le Conseil consultatif des arts n'a plus d'existence juridique et ses fonctions (bien que le Conseil d'administration de la Galerie les ait remplies pendant un certain nombre d'années) ne s'appuient plus sur aucune autorité officielle. En conséquence nous recommandons :
10. La loi de 1913, qui donnait la personnalité juridique à la Galerie nationale, la constituait en institution indépendante qui fait rapport à la Couronne par l'intermédiaire du ministre des Travaux publics mais possède le droit de nommer son personnel et de fixer les traitements de ce personnel. Pour diverses raisons, notamment afin d'assurer aux fonctionnaires de la Galerie le statut et la pension des autres fonctionnaires de l'État, celle-ci est passée de plus en plus sous la direction administrative du ministère des Travaux publics. En conséquence, les recommandations du Conseil doivent parvenir au ministre par l'intermédiaire du sous-ministre, nommé pour des fins tout à fait étrangères à celles d'une galerie d'art. De plus, en vertu du présent régime, les fonctionnaires de la Galerie n'ont pas d'accès immédiat au Conseil du Trésor, et aucun d'entre eux ne peut assister à la discussion des crédits de la Galerie, ni au Conseil du Trésor ni à la Chambre des communes. À notre sens, les dispositions actuelles, nées en partie de changements administratifs postérieurs à l'octroi de la personnalité morale à la Galerie en 1913, ne sont pas de nature à assurer le fonctionnement approprié de la Galerie nationale. En conséquence nous recommandons :
11. Étant donné les relations étroites que la Galerie doit entretenir avec les artistes canadiens et avec les nombreux groupes organisés qui s'intéressent à la peinture, nous estimons important que la Galerie représente véritablement les différentes régions du pays. À cette fin, la composition numérique du Conseil, comprenant maintenant cinq membres, est nettement insuffisante. En conséquence nous recommandons :
*Extrait de : Canada. Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Rapport. Ottawa : Imprimeur du roi, 1951. Reproduit avec la permission du Bureau du Conseil privé. |