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[521]*comparaison, apte à permettre une conclusion, sur le rôle joué par les divers postes. En effet le nombre varie des émissions offertes par le réseau (même aux postes d'un même groupe). La section précédente donne quelques-unes des raisons qui motivent le manque d'uniformité de ce service). Nous avons donc conclu que la seule analyse offrant quelque promesse de résultats propres à nous éclairer était celle qui ferait connaître le pourcentage des émissions offertes par le réseau qu'un poste donné choisit effectivement de relayer. Le tableau ci-dessous en fournit la preuve. Notes et commentaires:
Les émissions « locales en direct » sont de celles qui permettent aux gens de la localité de s'exprimer. C'est dans les émissions de ce genre que la radio offre une scène sur laquelle les artistes locaux peuvent montrer leurs talents, une tribune de laquelle ceux qui orientent la pensée et l'action de la localité peuvent se faire entendre, un forum où les questions d'intérêt commun peuvent s'analyser, se discuter et se débattre. C'est ici que la radio peut servir d'intermédiaire grâce auquel tout citoyen d'une localité (à moins qu'il n'y tienne absolument) n'est pas tenu d'être un « idiot », au sens étymologique du mot grec, c'est-à-dire quelqu'un qui ne se mêle pas ou ne s'intéresse pas aux affaires de la cité. Les réponses au questionnaire ont indiqué, en chiffres ronds, le temps que les postes ont consacré à ces émissions. Seules les émissions où figurent des « talents artistiques » font l'objet d'une rubrique distincte. La vérification des réponses, toutefois, a vite révélé que bien des émissions « locales en direct » se composent de [522] bulletins de nouvelles et de chroniques sportives. Ces émissions sont indiscutablement régionales et de grand intérêt local, mais elles constituent une forme de reportage plutôt que d'expression directe des particularités régionales. Ce n'est pas l'âme même de la localité qui s'y exprime. On a donc cru opportun de préciser davantage les réponses en vue de diviser les émissions « locales en direct » sous trois rubriques:
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3. MUSIQUE.*Les émissions musicales, en direct ou enregistrées, ont fait l'objet d'études particulièrement soigneuses, car dans chaque groupe de postes de chacun des trois réseaux, elles constituent d'emblée la plus riche catégorie individuelle d'émissions. De plus, comme dans notre analyse des programmes d'ensemble des réseaux, la musique est, ici également, la seulecatégorie d'émissions qui se prête à l'analyse qualitative. Il y a lieu d'insister encore une fois, cependant, sur le caractère approximatif de la distinction établie entre musique « sérieuse » et musique « légère ». Le grand nombre d'horaires (24) que nous avons étudiés nous exposait sûrement à des interprétations très différentes du sens des mots « sérieuse » et « légère » appliqués à la musique. En outre, quand la description d'une émission était imprécise, il a fallu décider, plutôt arbitrairement, de l'assigner à telle ou telle catégorie. Nous avons l'impression que beaucoup de musique rangée dans la catégorie musique « sérieuse » ne serait pas reconnue comme telle par les fervents de la musique dite classique. Cependant, si nous admettons que les définitions manquaient de précision, il reste toutefois que des conclusions intéressantes sur l'établissement du programme des émissions se dégagent de notre étude. Après avoir étudié quatorze postes du groupe A et neuf du groupe B, nous avons établi:
*Les tableaux d'où sont tirés les renseignements et chiffres suivants se trouvent à l'appendice III. Notre analyse ne porte pas sur les postes de base, ceux-ci s'en tenant plus ou moins strictement au programme d'ensemble du réseau dont ils font partie. La période étudiée s'étend de l'heure d'ouverture du poste à minuit seulement. Quelques rares postes diffusent vingt-quatre heures par jour. Nous avons cru que l'inclusion des émissions musicales diffusées après minuit fausserait le caractère représentatif des constatations statistiques. [524] Nous avons observé de grandes variations dans le nombre d'émissions relayées par certains postes individuels, quant à chacune des catégories dont il est question ci-dessous, mais nous n'avons relevé que peu de différences significatives entre les postes du groupe A et ceux du groupe B pris dans leur ensemble. Aussi, bien que les conclusions relatives à ces deux groupes soient données séparément à l'appendice III, elles sont réunies dans l'analyse suivante. ÉMISSIONS MUSICALES EXPRIMÉES EN POURCENTAGES DU NOMBRE TOTAL D'ÉMISSIONS MISES EN ONDES, DE L'OUVERTURE À LA FERMETURE
* L'établissement d'une moyenne en fonction de deux postes seulement peut induire en erreur. De fais, il existe un contraste marqué entre ces deux postes, le premier réservant à la musique sérieuse 2.6 p. 100 de son temps et l'autre, 14.9 p. 100.
Diffusion totale d'émissions musicales. Le tableau ci-dessus n'indique entre les postes que de faibles variations dans la diffusion totale moyenne d'émissions musicales qui, pour tous les groupes, s'établit à environ la moitié du total des heures d'émission. La comparaison du nombre d'émissions musicales diffusées par chaque poste individuel révèle, cependant, des variations marquées, la proportion allant d'un maximum de 66 p. 100 à un minimum de 28 p. 100 du total des heures d'émission. Musique sérieuse. Pour ce qui est de la musique sérieuse, il n'y a plus la même uniformité relative dans la diffusion moyenne des divers réseaux. Bien que la moyenne reste la même pour les postes privés, groupes A et B, tant du réseau transcanadien que du réseau national, les postes de Radio-Canada, groupe A, du réseau transcanadien, se distinguent par un pourcentage sensiblement plus élevé (12.8 p. 100) d'émissions de musique sérieuse, et les postes privés, groupe A, au réseau français, par un pourcentage plus grand encore (18.3 p. 100). De fait, ce groupe de postes français a consacré un peu moins du cinquième de tout son temps de diffusion, durant la période à l'étude, à des émissions de musique sérieuse, ce qui en fait un groupe unique parmi les postes du continent américain. [525] La quantité de musique sérieuse diffusée par chacun des postes accuse des variations encore plus marquées que n'en présente l'ensemble des émissions musicales, ces variations allant de 25.2 p. 100 à 2.6 p. 100 de la période totale de diffusion. Neuf postes (c'est-à-dire plus du tiers des postes en cause) diffusent moins d'une heure de musique sérieuse par jour. Musique légère. Les postes de Radio-Canada, groupe A (réseau transcanadien), et les postes privés, groupe A (réseau français), se distinguent encore des autres groupes par un pourcentage nettement plus faible d'émissions de musique légère. La diffusion de la musique légère varie, de poste à poste, d'une façon plus accentuée que celle de la musique en général, la variation allant d'un maximum de 53.5 p.100 à un minimum de 19.3 p. 100, c'est-à-dire de la moitié environ à un cinquième du temps total d'émission. Rapports entre la musique sérieuse et la musique légère. Les contrastes, de beaucoup les plus frappants, qu'on peut relever entre les postes individuels, ont trait aux quantités relatives de musique sérieuse et de musique légère offertes à l'auditeur. Ainsi, un certain poste offre un rapport de 8 : 9 entre la musique sérieuse et la musique légère (c'est-à-dire qu'il y a équilibre presque parfait entre les deux genres de musique), tandis que pour un autre poste le rapport entre la musique sérieuse et la musique légère s'établit à 1 : 19. Sept seulement des vingt-trois postes à l'étude (c'est-à-dire près du tiers) offrent entre la musique légère et la musique sérieuse un rapport inférieur à quatre à un. Chez onze des vingt-trois postes (c'est-à-dire près de la moitié), le temps consacré à la musique légère dépassait de cinq fois ou plus le temps réservé à la musique sérieuse. Trois de ces postes consacraient à la musique légère dix fois, seize fois et dix-neuf fois plus de temps qu'à la musique sérieuse. Émissions musicales, locales en direct et enregistrées. Étant donné l'intérêt que porte la Commission à l'avancement et à la manifestation du talent musical des Canadiens par l'intermédiaire de la radio, une analyse spéciale a été faite de la quantité de musique locale en direct (c'est-à-dire la musique exécutée devant le micro par des personnes et des groupes) que diffusent les divers postes. La statistique suivante peut être d'un certain intérêt. Sur les vingt-trois postes qui font l'objet de la présente étude, six (soit 26 p. 100) n'ont diffusé aucune émission de musique sérieuse ou de musique légère exécutée par des talents locaux pendant la semaine àl'étude. Durant la semaine en cause, dix postes (soit 44 p. 100) n'ont diffusé aucune émission de musique sérieuse et sept postes (soit 30 p. 100) n'ont diffusé aucune émission de musique légère exécutée par des artistes locaux. Six postes seulement (soit 26 p. 100) ont diffusé plus de trente minutes de musique sérieuse exécutée par des artistes de la localité. Treize postes (soit 56 p. 100) ont diffusé plus de trente minutes de musique légère d'exécution locale. Le pourcentage le plus élevé de musique légère et de musique sérieuse diffusée en direct au cours de la semaine s'établissait à deux heures et quarante-cinq minutes et à quatre heures respectivement. C'est la première et la seule fois que, dans toute notre analyse, nous ayons observé une différence significative entre la diffusion des postes du groupe A et du groupe B. Les postes du groupe B semblent présenter plus souvent le talent musical local que ceux du groupe A. Ce fait se constate clairement si la statistique citée ci-dessus est présentée comme elle l'est dans le tableau ci-après. [526]
Comparaison entre le nombre d'émissions musicales (1) au programme d'ensemble des réseaux et (2) aux postes affiliés des groupes A et B. Radio-Canada conçoit et élabore ses programmes de base en tant que partie du service national qu'elle offre à l'auditeur. Ses émissions, comme nous l'avons vu, ne POURCENTAGE COMPARATIF DES ÉMISSIONS DE MUSIQUE SÉRIEUSE ET DE MUSIQUE LÉGÈRE, POUR TOUTE LA JOURNÉE, FIGURANT AU
[527] sont acceptées qu'en partie par les postes affiliés du groupe A et du groupe B. Ces postes préparent et diffusent indépendamment la majeure partie de leurs émissions. Radio-Canada est un organisme sans but lucratif, dont l'objet est de servir la nation. Les postes privés affiliés sont des entreprises fonctionnant en vue du bénéfice et (sauf quand ils servent à relayer les émissions du réseau) ils visent à servir la collectivité locale ou régionale. Chacun de ces facteurs, ou les deux à la fois, peuvent expliquer les différences qu'accusent le choix des émissions et la composition des horaires. Il n'est donc pas indifférent de constater jusqu'à quel point les programmes établis par divers postes individuels ont pu s'éloigner de la conception que se fait Radio-Canada de la répartition appropriée du temps de diffusion entre la musique sérieuse et la musique légère. C'est pourquoi le tableau ci-contre juxtapose le pourcentage du temps total de diffusion consacré à la musique, au programme d'ensemble de Radio-Canada, et les pourcentages moyens équivalents des postes du groupe A et du groupe B, affiliés à chacun des trois réseaux. En ce qui concerne la musique sérieuse, nous constatons que même si les postes affiliés des groupes A et B de chaque réseau (sauf le réseau national*) en diffusent en moyenne moins que n'en prévoit le programme d'ensemble, il ne se manifeste aucune différence marquée, sauf au réseau transcanadien, où le pourcentage, pour les postes privés affiliés, n'atteint que la moitié de celui du programme d'ensemble . Pour ce qui est de la musique légère, l'inverse est vrai, les postes privés affiliés diffusant un pourcentage de ces émissions plus élevé que n'en comportent les programmes d'ensemble. Mais là encore, sauf au réseau transcanadien, l'écart n'atteint jamais 10 p. 100. Au réseau transcanadien, les postes privés affiliés ne diffusent que la moitié du pourcentage prévu de musique sérieuse, mais, par contre, ils mettent en ondes presque deux fois la quantité de musique légère figurant au programme d'ensemble de Radio-Canada. Ainsi que le prévoit le programme d'ensemble correspondant de Radio-Canada, les postes privés affiliés au réseau français diffusent, d'emblée, le pourcentage le plus élevé de musique sérieuse (plus du double de celui des réseaux national ou transcanadien) et le pourcentage le plus faible de musique légère. Cela semble confirmer la thèse ébauchée plus haut, selon laquelle des différences d'ordre culturel, dans la région desservie, expliqueraient cette dérogation aux normes de radiodiffusion dans l'ensemble du Canada. 4. ÉMISSIONS D'ENREGISTREMENT ET DE TRANSCRIPTIONS.Notes et commentaires :
*La comparaison des émissions des postes affiliés avec celles qui figurent au programme du réseau national n'est pas tout à fait juste, les postes affiliés diffusant toute la journée tandis que le réseau national ne fonctionne qu'entre 7 h. 30 et 11 h. 15 du soir. [528] ÉMISSIONS DE DISQUES ET TRANSCRIPTIONS EXPRIMÉES EN POURCENTAGES DU TOTAL DES HEURES D'ÉMISSION
*Il peut être intéressant de noter que l'écart constaté dans la proportion d'émissions enregistrées ou transcrites correspond assez étroitement à celui qu'on trouve entre les postes importants, moyens ou petits des États-Unis. Pour plus de détails, voir Communications research 1948-49, Lazarefeld and Stanton, Harper Bros., pp 61,64. *Extrait de : Canada. Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Rapport. Ottawa : Imprimeur du roi, 1951. Reproduit avec la permission du Bureau du Conseil privé. |