|
Le transport
L'arrivée du transport ferroviaire exerce
une influence déterminante sur l'établissement
d'immigrants européens dans l'Ouest canadien
et, de façon plus générale,
sur les efforts en vue de bâtir
le pays. Les chemins de fer font partie intégrante
du développement de l'Ouest, à la
fois parce qu'ils relient les communautés
des Prairies et parce qu'ils ouvrent des marchés
lointains aux produits de l'Ouest. Non seulement
ont-ils un impact considérable sur les
caractéristiques physiques des collectivités
des Prairies - l'emprise, la gare et la cour de
triage sont des activités centrales autour
desquelles gravitent souvent d'autres industries
et entreprises communautaires - , mais ils ont
également des retombées sur l'emploi
local. Le fait qu'une localité se trouve
à proximité des installations ferroviaires
peut faire toute la différence entre la
prospérité économique et
l'inertie (Grouard, en Alberta, en est un exemple
typique). Compte tenu de cette réalité,
on ne peut s'étonner qu'à l'annonce
de la construction imminente d'une voie de chemin
de fer, les collectivités de l'Ouest se
disputent le privilège de l'accès
direct à cette artère d'acier si
vitale.
La Grande-Bretagne s'intéresse également
à la construction du chemin de fer de l'Ouest
canadien, mais pour des raisons tout à
fait différentes de celles exprimées
par les autorités d'Ottawa ou les exploitants
agricoles des Prairies. Les rapports rédigés
par le ministère
de la Guerre de Londres, par exemple, traitent
du potentiel d'un chemin de fer transcontinental
pour le déplacement des troupes impériales
vers des destinations de l'Extrême-Orient.
Les deux compagnies de chemin de fer transcontinentales,
Canadian Pacific Railway et Grand Trunk Pacific
(dont la fusion ultérieure donnera naissance
aux Chemins de fer nationaux du Canada, ou Canadien
National), exercent un pouvoir économique
considérable dans les Plaines de l'Ouest.
Les entreprises effectuent leurs propres travaux
d'arpentage, exploitent leurs propres bureaux
de l'immigration et embauchent des photographes
pour les aider à planifier la construction
des lignes, à documenter leurs réalisations
techniques et à promouvoir leur image au
Canada et à l'étranger.
Bien qu'étant officiellement des compagnies
privées, elles sollicitent et reçoivent
de généreux incitatifs du gouvernement
fédéral sous forme de concessions
de terres, d'allégements fiscaux, de
capitaux et d'accords
sur le tarif-marchandises. La question de
savoir si le public bénéficie en
retour de services ferroviaires adéquats
soulève bien des débats durant des
décennies. Néanmoins, le chemin
de fer demeure l'un des symboles les plus ancrés
dans la culture canadienne. La photo sur laquelle
on aperçoit Donald
Smith, arborant chapeau haut de forme et barbe
blanche, enfoncer le «
dernier crampon » devant des travailleurs
du rail à Craigellachie, est sans doute
l'une des images canadiennes les plus mémorables
du dix-neuvième siècle.
Lectures
suggérées
Voir aussi
Grouard,
du rêve à la réalité : Grouard, en Alberta, et
la construction de la ligne de chemin de fer
Emonton - Dunvegan - Colombie-Britannique
|
|